L'exploitation industrielle du marbre de Carrare aiguise les appétits de la mafia et détruit les paysages à coups de pelleteuses : quelques voix s'élèvent pourtant.
Jusque dans les années 1980, Carrare fourmillait d’artistes et d’ateliers car le marbre était transformé sur place. Trente ans plus tard, seul un quart du marbre est extrait en blocs. Le reste est pulvérisé pour être vendu sous forme de carbonate de calcium, une fine poudre qui entre dans la fabrication du dentifrice, des enduits ou des adhésifs. Cette exploitation industrielle génère des milliards d’euros et aiguise l’appétit de la mafia. Les propriétaires des carrières, autrefois artisans cultivés et passionnés par la sculpture du marbre, règnent aujourd’hui sur des empires financiers et immobiliers. Et dans les Apuanes, les paysages changent au gré des coups des pelleteuses. Des abus dénoncés depuis plusieurs années par Sandro Manfredi.