La géographie polynésienne impose à de nombreux enfants dès le collège une migration solitaire vers une île éloignée de la leur. Ce départ inaugure la fin de l'enfance.
La géographie polynésienne impose à de nombreux enfants dès le collège une migration solitaire vers une île éloignée de la leur. Ce départ inaugure la fin de l'enfance et le début d'un quotidien sans parents, qu'ils ne reverront plus que quatre fois par an. Mehani, 10 ans, est à l'aube de sa migration scolaire vers l'internat de Rangiroa, l'un des trois collèges-internats des îles Tuamotu, le plus vaste archipel de Polynésie française. Électrisée par l'épopée collégienne qui l'attend, Mehani vit ses dernières semaines sur Manihi avec allégresse et toute l'innocence de son âge. Contrairement à elle, son voisin Temanihi, 12 ans, connaît bien l'internat de Rangiroa et n'a pas hâte d'y retourner. Quant à Heitiare, adolescente de 16 ans, elle a définitivement quitté le collège, qui lui a laissé des séquelles.