De Budapest à Prague, du décès de Maurice Thorez, fils du peuple, aux morts de Charonne, les communistes français vivent des années de deuil et de doute.
En 1956, le parti ferme les yeux sur les crimes de Staline révélés par Khrouchtchev, approuve l'intervention soviétique en Hongrie, exclut les militants qui s'interrogent, critique et combat l'avortement, l'adultère et l'homosexualité. Des positions qui vont difficilement s'adapter à l'esprit de mai 68, douze ans plus tard. La même année, l'écrasement du printemps de Prague est vécu comme un déchirement par beaucoup de militants. Pour la première fois, le PCF, dont la base est ébranlée, condamne une action du grand frère soviétique. L'URSS reste toutefois le modèle à suivre, et le cosmonaute Youri Gagarine attise toujours la ferveur populaire.