En 1976, la Sicilienne Goliarda Sapienza achève un roman de 800 pages, "L'Art de la joie", centré sur une héroïne scandaleuse qui enfreint tous les tabous.
En 1976, la Sicilienne Goliarda Sapienza achève un roman de près de 800 pages, "L'Art de la joie". Consacré aujourd'hui comme une œuvre majeure de la littérature italienne, il ne sera jamais publié du vivant de son auteur. Disparue en 1996, à 70 ans, elle avait renoncé à se battre pour "son enfant mort-né", refusé tour à tour par toutes les maisons d'édition italiennes. Mais elle avait insufflé un élan vital inouï à Modesta, son héroïne indomptable, et donc scandaleuse : au fil d'un récit "anarchiste" et foisonnant qui embrasse tout le XXe siècle, on voit cette enfant pauvre s'arracher à sa condition et enfreindre tous les tabous pour conquérir sa liberté, en même temps que les plaisirs charnels et intellectuels auxquels elle aspire.