La difficile situation politique et sociale de l'Espagne en 2015 voit les mouvements citoyens croître et prendre de l'ampleur dans la péninsule.
Longtemps considérée comme exemplaire, la transition démocratique espagnole, consécutive à la mort de Franco en 1972, aboutit aujourd'hui à une impasse. En cause : une corruption galopante des élites conjuguée à la violente crise économique et sociale qui frappe encore le pays. La défiance des Espagnols est telle que deux jeunes formations issues de la société civile sont en position de devancer le Parti populaire et le Parti socialiste, lors des législatives de décembre 2015. Avec l'émergence de Podemos, issu du mouvement anti-austérité des Indignés, et de son pendant de centre-droit, Ciudadanos, le bipartisme est en phase terminale. Pour la première fois de son histoire, l'Espagne se trouve confrontée à des élections imprévisibles, tant par leurs résultats que pour les changements que ces derniers pourraient induire.