Une étude menée à l'initiative du général André Bach permet de mettre au jour l'un des non-dits de la Première Guerre mondiale : la mort de centaines de condamnés «pour l'exemple».
En 1998, le général André Bach, chef du service historique de l'Armée de terre, ouvre pour la première fois des archives cadenassées depuis la fin de la Grande Guerre. Il met alors en chantier une étude de longue haleine sur les fusillés «pour l'exemple» du premier conflit mondial. Les chiffres découverts par son équipe d'historiens et d'informaticiens dépassent l'entendement. Entre 1914 et 1918, 2300 condamnations à mort furent prononcées, conduisant à plus de 550 exécutions. Victimes de l'arbitraire militaire, ces hommes, paysans, ouvriers ou instituteurs, ont payé de leurs vies les erreurs des politiques. Les résultats des recherches, couplés aux dessins de Jacques Tardi et aux témoignages des familles des victimes, servent de base à ce document.