Disparue en 2020, la cinéaste Marion Hänsel revisite sa vie dans un collage de souvenirs. Entre l'anodin et le fondateur, les peines et les joies, un film testament.
Les doigts fins d'une femme glissent sur un drap blanc. Une brise fait doucement gonfler les rideaux de sa chambre d'hôpital. Elle dit qu'elle ferme les yeux, et la voilà qui largue les amarres vers son passé. Bercée par le clapotis de flots irisés, elle descend avec ses sœurs l'escalier qui mène à une plage ensoleillée de Marseille, où elle a vu le jour. Ses souvenirs, petites bulles de bonheur, de peur ou de chagrin, remontent doucement à la surface. L'enfance à Anvers, les promenades en calèche avec "bon-papa", le père trop tôt remarié, la mère seule avec six enfants, l'école d'art dans le Devonshire, l'aventure du théâtre à New York, et bientôt l'appel de nouveaux horizons sur grand écran.