Portrait du génial inventeur d'un genre, le western dit «spaghetti», mêlant action, aventure et spectacle, en réaction aux westerns américains «fordiens».
Fils d'un metteur en scène de théâtre et de cinéma réduit au chômage par le fascisme, Sergio Leone, quoique cinéaste italien, fit toute sa carrière à l'ombre et, pour ainsi dire, dans la poussière du cinéma américain. Après avoir bénéficié des conseils du génie refoulé du cinéma hollywoodien, Orson Welles en personne, Leone imagina de copier un copieur, puisqu'il transposa, à l'image de John Sturges avec «Les Sept Mercenaires», un film de Kurosawa, «Yojimbo», dans le vieil Ouest américain. Le résultat s'appelle «Pour une poignée de dollars» et remporta un immense succès. Un genre était né, qui reprenait, pour les tourner en dérision et les noyer dans le cynisme, les codes du western classique, en s'appuyant notamment sur des acteurs venus tout droit du vieil Hollywood - Henry Fonda - ou du nouveau - Clint Eastwood.