Ecrit en 1946 par Boris Vian, mais signé du nom mystérieux de Vernon Sullivan, un auteur soi-disant noir-américain, "J'irai cracher sur vos tombes" devint un objet de scandale.
Eté 1946. Tandis qu'il passe des vacances en famille au bord de la mer, Boris Vian s'attelle à la rédaction d'un roman noir, genre alors très en vogue, qu'il sertit de sexe, de violence et de rage. En quinze jours, il boucle le manuscrit mettant en scène Lee Anderson, un jeune métis qui venge la mort de son frère noir lynché par des Blancs dans une Amérique ségrégationniste. A sa parution à l'automne aux éditions du Scorpion, "J'irai cracher sur vos tombes", signé Vernon Sullivan, dont Vian revendique uniquement la traduction, devient un succès de librairie. D'abord conçu comme un canular vengeur, l'oeuvre devient rapidement un objet encombrant pour son auteur. En effet, en 1947, le roman est retrouvé sur une scène de crime. La presse, pas dupe de la réelle identité de l'auteur, se déchaîne contre lui.