Les Eglises française et allemande ne sont pas logées à la même enseigne ; outre-Rhin, des voix s'élèvent, de plus en plus nombreuses, pour dénoncer leur richesse.
En France, la séparation de l'Eglise et de l'Etat tend à appauvrir les congrégations. Dépendant du denier du culte, un curé de campagne touche peu. Quant à l'entretien des bâtiments religieux, il relève des communes. En Allemagne, les salariés doivent déclarer leur religion. Ils sont alors soumis à un impôt, prélevé à la source. Les Eglises catholique et protestante ont ainsi encaissé dix milliards d'euros en 2013. Selon elles, ces sommes servent à financer des activités sociales. Mais Carsten Frerk, politologue, révèle qu'elles investissent dans des secteurs plus lucratifs, ce qui n'a pas manqué de conduire à des scandales financiers. Les Eglises allemandes risquent pourtant de perdre de leur puissance depuis la loi de 2015, qui prévoit l'imposition des revenus du capital chez les fidèles. Une réforme qui aurait, en 2014, amené 400 000 catholiques et protestants à «sortir de l'Eglise».