Choquant, primitif, infantile, obsessionnel : on a tout dit sur l'art brut ! Mais sait-on vraiment de quoi on parle ? Comment protéger cet art sans le dénaturer ?
Primitif, infantile, obsessionnel, émouvant, troublant, angoissant, exaltant : tout a été dit sur l'art brut. Mais qui sont les auteurs, marginaux et autodidactes, des œuvres désignées sous ce label, qui suscite aujourd'hui un fol engouement ? Ce concept a été inventé dans les années 1940 par Jean Dubuffet qui collectait, dans des asiles psychiatriques, des prisons ou des villages des œuvres dont les producteurs n'avaient nulle conscience d'être des artistes, et qui renouaient ainsi, selon lui, avec l'essence même de l'art. Comment, dès lors, protéger cet art de la disparition, sans le dénaturer ? A Francfort, l'atelier Goldstein s'emploie à maintenir ce délicat équilibre, en accueillant en résidence des artistes atteints d'un handicap ou d'un trouble cognitif.