Vingt ans après la mort d'Hirohito, jamais inquiété pour les crimes commis par son armée pendant la Seconde Guerre mondiale, le Japon renoue avec son passé militariste.
Chaque année, le 15 août est au Japon une date problématique. Du moins depuis 1985, quand le Premier ministre Nakasone, en ce jour anniversaire de la capitulation, et pour la première fois depuis 1945, vint s'incliner devant les soldats morts pour la patrie au sanctuaire Yakusuni, inaugurant ainsi une tradition vivement contestée à l'étranger et au Japon même. Car, dans ce bastion du conservatisme, on honore jusqu'aux pires criminels de guerre, dont le général Tojo, jugés et condamnés sous l'occupation américaine au nom des millions de victimes asiatiques de l'armée japonaise entre 1937 et 1945. Quelle place tient aujourd'hui au Japon ce passé militariste ? Le pays est-il tenté de renouer avec lui ?