Un portrait en creux de Belfast, à travers les figures d'un vieux libraire, d'un punk fou d'opéra, d'un rappeur et d'une candidate à la «Star Ac'» locale.
Libraire et bouquiniste dans l'âme, John Clancy, mise impeccable, grosses lunettes et verbe empreint d'un puissant accent irish, expédiait les oeuvres de Yeats jusqu'en Californie, avant de devoir fermer boutique pour cause de flambée des loyers à Belfast. Depuis, ses 4000 volumes invendus (dont son préféré, «Bambi», de Felix Salten), ont trouvé refuge dans sa petite maison de briques. Une sorte d'arche de Noé littéraire dans une cité submergée par la crise, et hantée par la mémoire de soixante ans de violence, de drames et de poésie en Irlande du Nord. A ses côtés, entre thés et cigarettes, deux frères, l'un punk dyslexique, fou de Puccini et de l'Empire romain, l'autre rappeur, ainsi qu'une jeune serveuse qui concourt comme chanteuse à la télé locale : tous évoquent leurs rêves d'avenir.