Quatre femmes maltraitées par une société indienne traditionnellement misogyne témoignent de leurs souffrances et de leur combat : un état des lieux accablant.
Saroj, 11 ans, est une miraculée. Dans son village du Rajasthan, on tue les filles à la naissance, parce que la dot du mariage coûte cher. Sa mère, aidée par une femme qui milite depuis trente ans pour que les petites aient la vie sauve, l'a soustraite à la mort après avoir été obligée d'étouffer ses deux premières filles. A Delhi, Sunita, 25 ans, a quitté son mari après avoir subi ses coups pendant un an – la violence conjugale toucherait 65% des femmes en Inde. Suzanne, 38 ans, vit à Calcutta. Elle a décidé d'aller au bout du procès pour viol qu'elle a engagé à visage découvert. Enfin Gulab Bai, 84 ans, fait partie de ces veuves abandonnées aux rues de Vrindavan, haut lieu de pèlerinage du pays. En Inde, quand le mari meurt, sa femme, sous prétexte qu'elle porte malheur, est mise au ban de la société.