Comment une jeunesse excédée contraignit l'Occident à remettre ses valeurs en question, à la fin des années 60, sur fond de guerre du Viêtnam.
«Mai 68» ne commença pas à Paris, au Quartier latin, mais sur les campus américains, lorsqu'en dépit des déclarations du Pentagone, la guerre du Viêtnam commença à susciter des polémiques. La colère gagna ensuite les Pays-Bas, intégrant au passage revendications sociales et sexuelles. Mais c'est incontestablement en France, en Allemagne et en Italie - trois sociétés aussi opulentes que conservatrices - que la fureur de la jeunesse prit les proportions les plus menaçantes. Réputée paisible, la France allait basculer en quelques jours, et pour plusieurs semaines, dans la «chienlit». Si la révolte proprement dite fut relativement brève, ses conséquences allaient s'avérer durables et, plus encore, irréversibles.