Tombée aux mains des djihadistes en 2012, Tombouctou a réussi à sauver ses manuscrits séculaires, un patrimoine culturel inestimable : récit d'un combat.
En avril 2012, la nuit s'abat sur Tombouctou : venus du nord du Mali et du désert, les djihadistes d'Ansar Dine envahissent la ville et font régner la terreur. Non content d'imposer leur dictature, ils s'attaquent aussi à la culture et à l'histoire de la cité. Ancien grand centre spirituel arabo-africain qui connut son apogée aux XVe et XVIe siècles, carrefour commercial au croisement de nombreuses cultures, Tombouctou incarne ce que les miliciens islamistes ne supportent pas : le brassage, le savoir et la tolérance. Détruisant de nombreux mausolées, ils menacent surtout les bibliothèques et leurs inestimables trésors, des manuscrits séculaires, porteurs de la mémoire du pays. Malgré la résistance clandestine, 4000 livres sont brûlés avant la reconquête par les armées française et malienne, en janvier 2013.