Piégés par les nazis dans le ghetto de Varsovie, des résistants ont constitué et transmis un inestimable corpus de témoignages clandestins.
En novembre 1940, au lendemain de la création du ghetto de Varsovie par l'occupant nazi, un jeune historien sioniste et socialiste, Emanuel Ringelblum, constitue autour de lui un groupe clandestin d'intellectuels, baptisé Oneg Shabbat, ou "Joie du shabbat". Face à la violence et à la propagande antisémite nazies, ses membres se donnent pour mission de consigner ce qu'ils vivent et les événements qu'on leur rapporte. Ils deviennent ainsi les "grands témoins" de l'horreur qui enserre peu à peu les Juifs de Pologne. Quand les habitants du ghetto sont raflés par dizaines de milliers, les membres d'Oneg Shabbat enterrent leur trésor de milliers de feuillets, dessins et documents. En 1946, puis 1950, seules deux des trois cachettes seront retrouvées, grâce aux trois uniques survivants du réseau.