Architecte du nazisme et ministre de l'Armement, ce technocrate habile réussit à sauver sa tête, n'étant condamné qu'à vingt ans de prison par le tribunal de Nuremberg.
Albert Speer mourut à Londres en 1981. Curieux destin pour celui qui fut l'architecte d'Hitler, l'ordonnateur de ses fêtes païennes, son ministre de l'Armement et l'inspecteur général de Berlin, l'un des hommes les plus puissants du Reich donc, et à l'en croire, le seul ami du Führer. Ce technocrate habile sauva sa tête lors du procès de Nuremberg en battant sa coulpe et en affirmant n'avoir rien su de ce qui se tramait, déconnecté du monde sous la perfection abstraite de ses calculs de productivité. Il purgea une peine d'emprisonnement de vingt ans à Spandau avant de recouvrer sa liberté. Des documents inédits démontrent pourtant qu'il joua un rôle essentiel dans la déportation des juifs et le recrutement des travailleurs forcés pour les usines d'armement.