Aux lendemains de la double explosion du 4 août 2020, dans le port de Beyrouth, qui a attisé le vent de la révolte, un décryptage de la faillite du Liban.
Apocalyptique, la double explosion du 4 août 2020 dans le port de Beyrouth a de nouveau attisé le vent de la révolte, qui s'était levé le 17 octobre 2019 au Liban, avant d'être violemment réprimé. A nouveau, par milliers, les Libanais, toutes générations et confessions confondues, sont descendus dans la rue pour exiger le départ de la classe politique incompétente et corrompue qui spolie leur pays depuis quarante ans. L'ancien coffre-fort du Moyen-Orient, modèle de la région dans les années 1950-1960, est à l'agonie, rongé par une inflation exponentielle, fragmenté par les inégalités sociales et menacé par la famine. Otage de puissances étrangères et de clans mafieux, le Pays du Cèdre a en outre dû faire face à l'afflux d'1,5 million de réfugiés syriens depuis 2011.