Maître du film noir, Jean-Pierre Melville s'est forgé tout un mystère de son propre personnage. Portrait de cet autodidacte, référence incontournable pour une légion d'héritiers.
Autodidacte entré "par effraction"dans le cinéma, Jean-Pierre Melville (1917-1973), né Grumbach, n'en finit pas de hanter les écrans, référence plébiscitée par une légion d'héritiers, de Quentin Tarantino à Jim Jarmusch, de Michael Mann à John Woo. L'auteur du "Samouraï" et de "L'armée des ombres" a-t-il construit son oeuvre à son image, ou s'est-il fabriqué une vie de cinéma ? De ses attributs coutumiers, chapeau et lunettes noires, à son temple claustrophobe des studios Jenner, le refuge hors du monde qu'il acquiert en 1955, en passant par sa misanthropie, ses manies, ses insomnies, son intransigeance, ce qu'il a exposé de sa vraie vie renvoie la même épure, la même ambiguïté, la même énigme que ses quatorze films.