De Murnau à Herzog, et jusqu'à ses avatars modernes, une exploration de la destinée d'une figure mythique du septième art, avec, pour guide, Nosferatu lui-même.
C'est en 1922 que Murnau tourne "Nosferatu le vampire". Le jeu halluciné de Max Schreck dans le rôle-titre, l'atmosphère angoissante et les décors romantiques posent les jalons d'un genre naissant : le cinéma d'horreur. Cette adaptation du Dracula de Bram Stoker, dont on omet faute de budget de contacter les ayants droit, vaudra à l'éphémère société de production Prana un procès suivi d'une faillite. Condamné à la destruction, le film - à l'instar du mort-vivant qu'il met en scène - ne disparaîtra pas tout à fait, ses copies circulant sous le manteau. Dès lors, le virus se réplique et mute, suscitant une véritable épidémie de vampires : au cinéma, avec le remake en couleurs de Werner Herzog (avec Klaus Kinski et Isabelle Adjani), ou le sensuel "Dracula" de Coppola, mais aussi dans la musique, les séries ou la culture populaire.