Le naufrage, au large de Lesbos, d'une embarcation de migrants syriens parmi lesquels se trouve la réalisatrice livre l'expérience brute et suffocante du chaos.
28 octobre 2015, entre 13h30 et 17h30, surchargée, une embarcation de migrants syriens, partie de la côte turque, vient de basculer au large de Lesbos. Nouée au poignet d'Amel Alzakout, une caméra embarquée enregistre toute l'horreur que nargue, par interstices, la surface lisse de la Méditerranée, miroir de l'indifférence du ciel qu'un hélicoptère finira par percer. Une heure brute de suffocation pour expérimenter la panique abyssale et l'épouvante de l'engloutissement. Sur les 316 passagers, 42 ont péri. En immersion, la tragédie quotidienne des réfugiés en un film d'une totale radicalité.