Contrainte à l'exil par la guerre, la nageuse syrienne Sara Mardini a secouru d'autres migrants à Lesbos. Arrêtée pour cette activité humanitaire, elle encourt 25 ans de prison.
Entraînées à la natation par leur père en Syrie, Sara Mardini et sa petite sœur Yusra ont "grandi dans une piscine" avant que celle-ci ne soit bombardée. En 2016, fuyant la guerre, les deux sœurs embarquent pour l'Europe. Mais alors que leur canot surchargé coule, elles échappent à la noyade en le tirant à la nage jusqu'au rivage de Lesbos, sauvant du même coup dix-huit vies. Deux ans plus tard, désormais étudiante réfugiée en Allemagne, Sara décide de retourner sur l'île en tant que bénévole d'une ONG pour aider d'autres migrants, jusqu'à son arrestation, avec son camarade Seán Binder, par les autorités grecques. Accusée de "trafic de migrants", d'"espionnage", de "contrefaçon" et "blanchiment d'argent", la jeune femme est restée en détention pendant 107 jours avant d'être libérée sous caution.