Retour sur les années fondatrices de la soul, de l'après-guerre au tournant de 1964-1965, une période marquée par la défense des droits civiques des Noirs.
Aux Etats-Unis, l'après-guerre marque les débuts de l'émancipation des Noirs, y compris dans le domaine musical. En 1945, ségrégation oblige, les églises constituent les seuls lieux de sociabilité et de création des Afro-Américains. Bientôt, le gospel fleurit, popularisé par les chorales caritatives, qui sillonnent le pays et font connaître à un public plus large les spirituals d'anciens esclaves. Quand la communauté afro-américaine se politise, exigeant l'égalité à travers le mouvement des droits civiques, la musique noire, elle aussi, s'émancipe. Des artistes comme Solomon Burke, The Platters ou Ray Charles revisitent les chants religieux. Lorsqu'au début des années 60, les chansons d'amour de Sam Cooke, première grande star de la soul américaine, se placent en tête des ventes, l'inimaginable se produit : un roi de la pop noir.