L'espion, figure majeure du cinéma américain, a changé de profil : loup solitaire traqué ou manipulé par son propre camp, il témoigne de la géopolitique d'aujourd'hui.
Il fut un temps où les choses étaient claires, en matière d'espionnage, dans le cinéma américain. Les «gentils» espions, presque tous made in USA à l'exception d’un britannique, se dressaient face aux «méchants» nazis ou soviétiques, membres d'une organisation secrète aux intentions diaboliques. Les temps changent, les agents secrets aussi et le cinéma s'en fait l'écho. Au XXIe siècle, l'espion devient un loup solitaire traqué, tel Jason Bourne, héros du film éponyme, ou bien un agent manipulé par sa propre organisation. Parfois, même le plus grand de tous, James Bond, n'est plus certain d'être dans le bon camp. Le cinéma d'espionnage, témoin de la géopolitique de notre temps, exprime aujourd'hui ses doutes, même si l'espion conserve son image de héros intouchable.