Le régime du président Kadyrov impose en Tchéchénie un culte de la personnalité digne de l'ère stalinienne ; des voix dissidentes dénoncent la terreur d'Etat.
En 1995, Boris Eltsine déclare la guerre à la Tchétchénie, petit pays du Caucase, qui lui a fait l'affront de se proclamer indépendant. En 1999, c'est Poutine qui, au prétexte de lutter contre le terrorisme, lance ses blindés et ses bombes contres les Tchétchènes. Vingt ans et quelque 150 000 morts plus tard, le régime du président Ramzan Kadyrov, inféodé à Moscou, s'emploie à éradiquer la mémoire de la guerre et impose un culte de la personnalité digne de l'ère stalinienne. Si le territoire a été spectaculairement reconstruit, ses citoyens continuent de disparaître. De rares voix dissidentes, témoins de la tragédie d'un peuple que le monde a oublié, prennent le risque de dénoncer cette terreur d'Etat.