Autrefois apanage des communautés marginales et contestataires, le tatouage fait désormais partie des phénomènes de masse, à la frontière du rituel et de l'oeuvre d'art.
Signe extérieur de hardiesse des prostituées, des bagnards et des marins, propagé par les cultures marginales, des rockers aux punks, le tatouage marquait, jusqu'à une époque récente, l'appartenance à un groupe opposé à l'ordre établi. Qu'en est-il de ce pouvoir subversif et contestataire, quand il s'affiche désormais sur toutes les peaux ? Comment interpréter ce déplacement de la marge aux masses ? Que traduit ce désir de tatouage ? Art paradoxal, à la fois élitiste et populaire, pérenne et fragile, esthétique et mutilant, le tatouage porte à son paroxysme les contradictions des sociétés contemporaines et des individus qui les composent.