Dernier volet de l'exploration sensible du cinéma américain par Martin Scorsese, probablement l'un des plus brillants réalisateurs des trente dernières années.
L'histoire du cinéma américain, comme l'a montré Martin Scorsese au cours de l'étape précédente de son périple subjectif, regorge de «contrebandiers» ou de «passeurs d'images». Douglas Sirk, Nicholas Ray ou Allan Dwan en furent, eux qui ont su déjouer les pièges de la censure maccarthyste. De cette qualité découle une seconde : les cinéastes se doivent d'être iconoclastes. Le cinéma américain a besoin de ces insurgés, comme Charlie Chaplin ou Orson Welles, qui ont bousculé idées reçues et traditions. Le recul de la censure officielle n'affranchit pas les réalisateurs d'aujourd'hui de cette faculté à créer librement. Des restrictions larvées perdurent, qui font le jeu des grandes compagnies. Pour Scorsese, un cinéaste comme John Cassavetes, qui a construit son oeuvre sur le principe de l'indépendance, est l'archétype de ce 7e art vital et vivant.