Dans le Sinaï, des milliers de réfugiés érythréens sont captifs des bédouins, qui les torturent et les massacrent en attendant des rançons de leurs familles.
Depuis 2009, un trafic d'êtres humains sévit dans la péninsule du Sinaï. Ce sordide commerce frappe en grande partie des Erythréens, des Ethiopiens et des Soudanais. Le procédé est bien rodé : la plupart du temps, les victimes sont kidnappées par des hommes armés aux alentours de camps de réfugiés au Soudan. Elles sont ensuite revendues comme du bétail à des passeurs qui les emmènent 3000 kilomètres plus loin, dans le nord Sinai, à la frontière israélo-égyptienne. Là, des hommes les entassent dans une cave ou dans des huttes en bois. Les otages sont alors enchaînés les uns aux autres. Toute évasion est impossible. Chaque jour, sans répit, les victimes sont battues, torturées avec une indicible cruauté : électrocutions, viols, sévices, passage à tabac, privation de sommeil et de nourriture.