C dans l'air
19/11/2024 à 14h08 • 1h05min • 40 vues
Résumé
Le procès des viols de Mazan est rentré cette semaine dans sa dernièrephase, après deux mois et demi d'audiences au tribunal d'Avignon. Cematin, Gisèle Pelicot a de nouveau pris la parole face à son ex-mariDominique, accusé de l'avoir droguée, violée et livrée à des dizaines d'inconnus entre 2010 et 2020. À la barre, laseptuagénaire a appelé la société à "changer le regard sur le viol". Son histoire, depuis racontée dans le monde entier, a fait d'elle une icône des luttes féministes. Depuis deux mois, des foules se déplacent au tribunal d'Avignon pour l'applaudir ou luioffrir des fleurs en sortie d'audience. Plusieurs manifestations ontégalement eu lieu pour dénoncer la "culture du viol" dans la sociétéfrançaise, dont une prévue le 23 novembre dans toute la France. À Avignon, les plaidoiries des parties civiles devraientdémarrer mercredi, avant le réquisitoire puis de longues semaines pourles plaidoiries de la défense, jusqu'au verdict le 20 décembre. Au-delà de Gisèle Pelicot, ce sont les trois enfants du couple qui ontexprimé leur détresse à l a barre lundi. "Ce procès n’est pas uniquement celui de Gisèle Pelicot. Il est celui de toute une famille anéantie", a lancé David, l'aîné de la fratrie. "Tu es le diable en personne. Notre famille a complètement explosé. On faitcomment ? C’est quoi le mode d’emploi ?", s'est quant à lui écriéFlorian, le benjamin. Caroline Darian, la fille, a elle déclaré sesentir "comme la grande oubliée de ce procès". La quadragénaire, dont des photos nues ont été retrouvées dans l'ordinateur de son père,n'a jamais su si elle avait également été victime des sévices deDominique Pelicot. "La seule différence entre Gisèle et moi, c’est quepour elle, il y a des preuves", explique-t-elle aux juges de la cour criminelle du Vaucluse. Les semaines précédentes,Dominique Pelicot avait juré qu'il n'avait jamais touché à ses enfant,ni à ses petits-enfants. Caroline Darian a depuis lancé l'association"M'endors pas", qui vise à sensibiliser sur le phénomène de la soumission chimique, que ce procès a mis en lumière et qui faitl'objet de plusieurs milliers de plaintes chaque année. Un autre phénomène, tout aussi pervers, inquiète les autorités. Laprostitution de mineurs prend de l'ampleur en France. Selon lesdifférents experts, près de 20 000 d'entre eux seraient concernés, entre ceux pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance et ceux qui passent sous les radars des services sociaux. En rupture avecleur famille, de plus en plus d'adolescentes en fugue se retrouventprisonnières de réseaux de prostitution. Selon un rapport publié en 2023 par la fondation Droit d'enfance, un tiers des fugues avérées sont liées à la prostitution. Pour les enfants placés en foyer, le phénomène est encore plus pervers. Des "lover boys" profitent de la situation précaire de ces jeunes pour les attirer dans leursréseaux. Dans les grandes villes comme Marseille, des foyers pour mineurs sont ainsi devenus de véritables lieux derecrutement pour de jeunes proxénètes. Quel sont les enjeux de la fin du procès des viols de Mazan ? Pourquoicette affaire est-elle devenue un symbole de la lutte contre lesviolences sexuelles en France ? Et pourquoi le phénomène de laprostitution des mineurs inquiète-t-il les autorités ? Les experts :Laurence ROSSIGNOL - Ex-Ministre familles, et des droits des femmes, présidente de l’Assemblée des FemmesCécile OLIVIER - Grand reporter - ElleStéphane BOUCHET - Journaliste police/justice, auteur du documentaire "Dans l’enfer de la soumission chimique"Marie-Estelle DUPONT - Psychologue Clinicienne
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