C dans l'air
13/12/2024 à 17h23 • 1h06min • 40 vues
Résumé
Attendu jeudi soir, le nom du Premier ministre estenfin connu après de multiples rebondissements dans la matinée. Et c’est finalement François Bayrou, allié historique d’Emmanuel Macron, dont le nom a été maintes fois cité pour Matignon, et qui avait été reçu à l’Elysée dès jeudi dernier. Au bout d'unelongue carrière politique, et de trois candidatures à l’Élysée, leprésident du Modem devient donc à 73 ans le sixième chef de gouvernement d’Emmanuel Macron et le quatrième de 2024. Une tâche immense attend maintenant rue de Varenne le maire de Pau. Avec pour priorité le budget pour 2025, laissé en suspens par la censure.Dans un contexte de colère des agriculteurs et de multiplication desplans sociaux, le niveau du déficit et de la dette sera "une réalité qui s'imposera à tout gouvernement, quel qu'il soit", avait prévenu Michel Barnier. En attendant que ce nouveau budget soitadopté, un projet de "loi spéciale" permettant d'éviter une paralysie de l'Etat sera examiné lundi par l'Assemblée.D’ici là François Bayrou va devoir constituer son équipe qui aura uneassise limitée. Sans véritable majorité à l'Assemblée nationale, lenouveau Premier ministre va en effet devoir composer avec plusieurssensibilités politiques pour mener son action. "Tout le monde se dit qu’il y a un chemin à trouver qui réunisse les gens aulieu de les diviser. Je pense que la réconciliation est nécessaire",a-t-il affirmé dès sa nomination, citant notamment la figure d’Henri IVsur qui il a "beaucoup écrit". Mais quel chemin compte-t-il prendre ? Saluée par le camp macroniste, la nomination a été aussitôt rejetée àgauche par LFI, qui déposera "une motion de censure", a annoncé lacheffe des députés mélenchonistes Mathilde Panot. Le coordinateurinsoumis Manuel Bompard a qualifié ce choix de "nouveau bras d'honneur à la démocratie". "Cela n’est plus de la politique,c’est du mauvais théâtre de boulevard", a réagi sur X Marine Tondelier.La patronne des écologistes estime que ses députés n’auront "d’autrechoix" que de censurer le gouvernement de François Bayrou s’il ne change pas de politique économique et s’il garde "BrunoRetailleau à l’Intérieur". "La nomination de François Bayrou est unemauvaise nouvelle. Va-t-il s’obstiner à vouloir imposer une politiquequi a échoué et a été sanctionnée ? Nous demandons : un changement de cap politique, le respect du Parlement, pas de49.3", a embrayé le secrétaire national du Parti communiste FabienRoussel. Lors d’un bureau national, les socialistes ont eux aussi désapprouvé lanomination de François Bayrou et acté "qu’aucun socialiste neparticipera au gouvernement". Toutefois, à la différence de LFI, ils nedéposeront pas de motion de censure "a priori", mais à certaines conditions : "Que François Bayrou renonce à l’utilisationdu 49.3, qu’ils nous donnent des signes d’ouverture sur les sujets quicomptent pour nous, et il faut qu’il montre qu’il n’est pas dans la main du RN". Les socialistes seront donc vigilants au "casting gouvernemental" et aux futurs textes de loi.À l’extrême droite, le président du Rassemblement National JordanBardella a lui affirmé qu’il n’y "aura pas de censure a priori". Sur leréseau social X, la cheffe des députés RN Marine Le Pen a demandé àFrançois Bayrou « d’ "'entendre et écouter les oppositions pour construire un budget raisonnable et réfléchi". "Toute autrepolitique qui ne serait que le prolongement du macronisme, rejeté pardeux fois dans les urnes, ne pourrait mener qu’à l’impasse et àl’échec", a-t-elle écrit.La passation de pouvoir entre Michel Barnier et François Bayrou est prévue à 17h à Matignon. Les experts : - Jérôme Jaffré - Politologue - Chercheur associé au CEVIPOF- Cécile Cornudet - Éditorialiste politique - Les Echos - Alix Bouilhaguet - Éditorialiste politique - France Télévisions- Sylvie Pierre-Brossolette - Editorialiste politique- Le Point
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