C dans l'air


13/01/2025 à 15h27 1h05min 13 vues

Résumé

Le nouveau ministre François Bayrou a échappé jeudi à la première motion de censure. Le texte, déposé à l’initiative des Insoumis, desÉcologistes et des communistes, a échoué à renverser son gouvernement,avec seulement 131 voix sur les 288 nécessaires. Le maintien du Premier ministre ne faisait guère de doute, la droite et le Rassemblement national ayant annoncé qu’ils ne voteraient pas le texte, rendant son adoption numériquement impossible. L’incertitude portaitdavantage sur l’attitude du Parti socialiste, divisé depuis la déclaration de politique générale, et qui a finalement tranché en dernière minute pour ne pas le censurer."Nous avons choisi de ne pas pratiquer la politique du pire parcequ’elle peut conduire à la pire des politiques : l’arrivée de l’extrêmedroite", lance, à la tribune, le patron des socialistes, sous les vivesinterpellations de ses camarades mélenchonistes. "Nous sommes dans l’opposition et nous y resterons", a expliqué Olivier Faure, avant de lister la totalité des points qui ont motivé sestroupes à ne pas voter cette motion. Parmi lesquels l'ouverture deconcertations avec les partenaires sociaux sur la réforme des retraites, la création ou le maintien de 12000 postes de personnels soignants, la non-suppression des 4000 postes dans l’éducationnationale, l’annulation du ticket modérateur sur les consultationsmédicales, l’abandon du projet de passage de 1 à 3 jours de carences dans la fonction publique, l'augmentation de l'enveloppebudgétaire allouée aux l'hôpitaux…En comptant la réindexation des retraites au 1er janvier, le coût de ces mesures est estimé 6,5 milliards d'euros. Mais si on l’enlève, lafacture est plutôt de l’ordre de 2,5 milliards d'euros, sur lesquelsBercy compte récupérer 1 milliard auprès des mutuelles qui ont augmenté leur tarif en vue de la hausse du ticket modérateur,finalement annulé.Reste 1,5 milliards d’euros qui viennent s’ajouter aux 32 milliardsd’euros d’économies déjà fixées. Point sur lequel François Bayrou estresté jusqu’à présent très sobre concernant les moyens d’y parvenir.Dans son discours de politique générale mardi, le Premier ministre a dénoncé une "bureaucratie trop lourde" et s’estinterrogé sur la nécessité d'avoir 1 000 agences et autresétablissements publics. Mais cette volonté de simplificationadministrative n'est pas nouvelle. Ainsi, dans le gouvernement sortant, l'ancien ministre de la Fonction publique de Michel Barnier, GuillaumeKasbarian, souhaitait supprimer "plusieurs dizaines" de ces "comitésThéodule". Alors qui est visé ? Quelles seront ces économies ? Qui vapayer la facture ?Les experts : - Gaëlle MACKE - Directrice déléguée de la rédaction - Challenges - Thomas PORCHER - Économiste, professeur à la Paris School of Business- Cécile CORNUDET - Éditorialiste politique - Les Echos - Jérôme FOURQUET - Directeur département Opinion - Institut de sondages IFOP

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