C dans l'air
28/10/2024 à 17h33 • 1h05min • 67 vues
Résumé
L’examen du budget est suspendu à l’Assembléenationale, après six jours de discussions intenses dans l’hémicycle etune série de revers cinglants pour l’exécutif. Les députés ont en effetadopté, contre son avis, la création d’un nouvel impôt sur le patrimoine des milliardaires. Baptisée "taxe Zucman", du nom de l’économistefrançais Gabriel Zucman qui l’a conçue comme un impôt mondial sur lesmilliardaires, celle-ci consiste à taxer à hauteur de 2 % la fraction du patrimoine supérieure à un milliard d’euros. Elle concernerait, si elle était appliquée, tout milliardaire résidantfiscalement en France ou ayant du patrimoine en France. Les parlementaires ont également décidé de rendre pérenne lacontribution exceptionnelle demandée aux entreprises de fret maritime,et plafonné à 500 millions d'euros la niche fiscale dont bénéficie cesecteur ; approuvé un rétablissement progressif de la CVAE (Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) ; et supprimé unarticle prévoyant d'alourdir le « malus » pour les voitures essence etdiesel. Ils ont par ailleurs voté une taxe exceptionnelle de 10 % surles dividendes distribués par les entreprises du CAC40 et ont étendu à l’ensemble du territoire les prêts à taux zéropour l’immobilier, dans le neuf (comme le proposait le gouvernement),mais aussi dans l’ancien.Le tout au gré d’alliances parfois changeantes ou du fait de l’absencede nombreux députés de la coalition gouvernementale dans l’hémicycle :si le Nouveau Front populaire a obtenu seul le rétablissement progressif de la CVAE, c’est une alliance hétéroclite d’élus RN, LR, socialistes et communistes qui a eu raison du malusautomobile. Le MoDem de son côté après avoir voté de nombreuxamendements en commission des finances avec la gauche rejoue la mêmepartition dans l'hémicycle en additionnant ses voix au NFP pour par exemple pérenniser la surtaxe sur les hauts revenus au nom dela « justice sociale ». Une situation qui fait grincer des dents au sein de l’aile droite de la coalition gouvernementale. De son côté leprésident du Modem François Bayrou a dénoncé l'absence des députés du socle commun, notamment des élus du parti Renaissancedont les rangs étaient très dégarnis notamment vendredi 25 octobre jourdu vote de la "taxe Zucman".La gauche et l’extrême droite accusent, eux, le camp du gouvernement defaire de l’"obstruction" et de ralentir les débats sur le projet de loide Finances. Près de la moitié des amendements sur la partie "recettes"du budget ont été déposés par LR et la Macronie. Le NFP et le RN redoutent un manœuvre qui permettrait de transmettre le texte au Sénat, où Michel Barnier dispose d’une majorité, sans que lesdéputés n’aient pu se prononcer. Ce qui lui permettrait ainsi d’éviterun rejet de son texte à l’Assemblée, et même d’utiliser le 49.3.Pour l’heure, le ministre du Budget a annoncé hierque les débats sur le projet de budget 2025 allaient reprendre dansl’hémicycle le 5 novembre prochain, toujours sur la première partie,celle des recettes. D'ici là c’est le budget de la Sécurité sociale que doivent examiner à partir de cet après-midi les parlementaires. Rejeté à l’unanimité en commission, le texte promet des débats électriques notamment sur le report de six mois de l’indexationdes pensions de retraite sur l’inflation, des taxes sur le sucre ou encore sur le remboursement desconsultations.Autant de points qui seront scrutés par les Français qui d’après lesderniers sondages placent la santé comme premier sujet de préoccupationjuste devant le pouvoir d'achat. Et ce alors que ce dernier a reculédans notre pays en 2022 et 2023 pour les ménages d’après l’INSEE. Selon deux notes publiées la semaine dernière parl’institut, sur ces années l’augmentation des salaires a été inférieure à l’inflation. Ce qui fait que "le salaire net moyen a diminué de 0,8 %en euros constants en 2023 après -1% en 2022 (…) En 2023, le pouvoir d’achat des salaires a résisté en bas del’échelle salariale, en raison notamment des revalorisations du SMIC,puis a diminué à mesure que l’on progresse dans la distribution. Enconséquence, les inégalités salariales ont continué de diminuer". Plus précisément "le salaire net moyen des cadres a baisséde -2,8 % en 2023, celui des ouvriers et des employés de -0,3 % et -0,5%" explique l’INSEE.Alors quels enseignements peut-on tirer de ce premier round au PalaisBourbon sur le budget 2025 ? Comment Michel Barnier compte-t-il faireadopter le projet de loi de Finances ? Le pouvoir d'achat des Françaisva-t-il baisser en 2025 ? Enfin que sait-on sur les coups de feu qui ont touché un enfant de 5 ans à Rennes samedi soir ? Les experts :- NATHALIE SAINT-CRICQ - Éditorialiste politique - France Télévisions- FANNY GUINOCHET - Éditorialiste économique - France Info et La Tribune - BRIGITTE BOUCHER - Journaliste politique -France info TV- JÉRÔME FOURQUET - Directeur département Opinion - Institut de sondages IFOP, auteur de "Métamorphoses françaises"
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