Alcool au féminin, elles brisent le tabou : documentaire France 5 ce mardi 13 mai à 21h05

Publié le mardi 13 mai 2025 à 07h58
L’alcoolisme chez les femmes reste un fléau tabou, entouré de honte et souvent détecté trop tard. Ce documentaire poignant, présenté par Marina Carrère d’Encausse, met en lumière cette réalité méconnue. À travers les récits de femmes anonymes et de personnalités comme Muriel Robin, il dévoile des parcours de vie marqués par la souffrance et la résilience. À ne pas manquer : mardi 13 mai à 21h05 sur France 5.
Alcool au féminin, elles brisent le tabou : documentaire France 5 ce mardi 13 mai à 21h05

L’alcoolisme au féminin : un tabou enfin brisé


Après avoir exploré la question de la fin de vie dans Fin de vie : pour que tu aies le choix, la journaliste et médecin Marina Carrère d’Encausse se penche sur un sujet tout aussi sensible, mais largement passé sous silence : l’alcoolisme chez les femmes. Dans le documentaire L’alcool au féminin, elles brisent le tabou, réalisé par Alexandra Combe, la parole se libère pour éclairer cette réalité méconnue et souvent stigmatisée.

Un double fardeau pour les femmes


« Pour une femme alcoolique, c’est deux fois plus dur que pour un homme… On ne nous le pardonne pas », confie l’actrice Fiona Gélin. Ce témoignage illustre parfaitement le poids du jugement social qui pèse sur les femmes en proie à l’addiction. Alors que l’alcoolisme masculin est plus facilement reconnu – parfois même banalisé – celui des femmes demeure honteux, secret, et lourd de conséquences.

En France, on estime entre 500 000 et 1,5 million le nombre de femmes concernées. Une fourchette large qui témoigne du silence et de la difficulté à recenser cette réalité, tant la honte et la peur du regard des autres sont puissantes.

L'alcool au féminin, elles brisent le tabou bande-annonce


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Des parcours marqués par la souffrance


Parmi les témoignages marquants, celui de l’humoriste Muriel Robin, particulièrement aimé du public, bouleverse. Elle raconte son combat contre l’alcoolisme, qui a duré trois décennies :
« Je me sentais différente… j’étais en souffrance… Oui, j’ai été alcoolique pendant trente ans. »
C’est grâce au soutien indéfectible de sa compagne qu’elle a pu s’en sortir.

Le documentaire donne également la parole à d’autres femmes courageuses : actrices, sportives, anonymes, toutes unies par un combat commun et un désir de vérité.

Des causes complexes, une réalité invisibilisée


L’alcoolisme féminin est rarement lié à une consommation festive. Il est souvent la conséquence de facteurs profonds : troubles psychiques (dépression, anxiété), pression sociale ou familiale, solitude, ou encore traumatismes – notamment les violences sexuelles. Selon certaines études, une femme ayant subi une agression sexuelle a jusqu’à 36 fois plus de risque de sombrer dans l’alcool.

Cette consommation se fait souvent en cachette, ce qui rend le repérage et la prise en charge beaucoup plus difficiles.

Quand commence le basculement ?


Le psychiatre et addictologue Amine Benyamina apporte un éclairage précieux dans le documentaire :
« On a un problème d’alcool lorsque l’on ne peut pas s’en séparer et quand on a le sentiment d’avoir perdu la liberté de s’abstenir. »

Identifier cette perte de contrôle est fondamental pour déclencher une aide adaptée.

Des impacts physiologiques plus sévères


Sur le plan médical, les femmes sont davantage exposées aux effets délétères de l’alcool. Leur métabolisme, notamment une masse musculaire moins importante, entraîne une concentration plus élevée d’alcool dans le sang pour une même quantité consommée.

La psychiatre Sarah Coscas précise :
« La femme va métaboliser plus lentement l’alcool, donc les effets toxiques se manifestent plus rapidement. »
Résultat : cirrhoses, maladies cardiovasculaires et cancers – en particulier du sein – apparaissent plus tôt et plus sévèrement.

Un documentaire essentiel


Avec des témoignages puissants et des analyses d’experts, L’alcool au féminin, elles brisent le tabou s’impose comme un documentaire nécessaire. Il donne enfin la parole à celles que l’on entend trop rarement et appelle à un regard plus humain, plus lucide sur cette addiction.

Avec les témoignages de :
Muriel Robin, Fiona Gélin, Noémie Lvovsky, Laurence Cottet, Lucile Woodward, Sylvie, Charlotte, Anaïs

Et les éclairages de :
Karine Gallopel-Morvan (professeure en marketing social), Amine Benyamina (psychiatre), Elsa Taschini (psychologue), Sarah Coscas (psychiatre)
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