TPMP : les salaires des chroniqueurs révélés dans une enquête de Mediapart

Publié le mercredi 19 mars 2025 à 10h50
Entre salaires mirobolants pour les chroniqueurs, rémunération des invités et un système savamment orchestré pour entretenir le buzz, les coulisses financières de l’émission phare de l’ex-C8 révèlent des pratiques peu communes.
TPMP : les salaires des chroniqueurs révélés dans une enquête de Mediapart

Des salaires confortables pour les chroniqueurs de TPMP


D’après des documents internes de la société H2O, consultés par Mediapart, l’émission de Cyril Hanouna ne lésine pas sur les moyens pour fidéliser son équipe. Parmi les mieux payés, Kelly Vedovelli bénéficie d’un contrat de 16 000 euros mensuels, indépendamment de sa présence à l’antenne. Plus surprenant encore, elle touchait un complément de 3 000 euros pour une émission à laquelle elle ne participait pas, soulevant des interrogations sur la légitimité de ce revenu.

Raymond Aabou, lui, perçoit 10 000 euros par mois, tandis que Géraldine Maillet touche 1 200 euros par passage, avec un minimum garanti de 9 600 euros mensuels. En février 2024, elle aurait encaissé 24 000 euros via sa société Blind Date pour vingt interventions.

Le modèle de rémunération semble aussi servir de compensation aux chroniqueurs régulièrement pris pour cible à l’antenne. Gilles Verdez, fréquemment moqué pour ses prises de position politiques, bénéficie ainsi d’un cachet de 9 000 euros mensuels, peu importe s’il participe à toutes les émissions prévues ou non.

Quand les invités sont payés pour témoigner


Face à un changement éditorial vers des débats plus polémiques, TPMP a dû s’adapter : "Autrefois, les artistes venaient spontanément pour la promotion de leurs projets. Aujourd’hui, nous devons les rémunérer", confie un membre de H2O. Cette pratique, inhabituelle dans les émissions d’actualité, s’est vite généralisée.

Loana, ancienne figure de la téléréalité, aurait perçu 3 000 euros pour son intervention du 5 février 2024, durant laquelle elle a livré un témoignage bouleversant. Cette séquence a d’ailleurs été critiquée par l’Arcom pour atteinte à la dignité humaine. Alexandre Benalla, quant à lui, a accepté une rétribution équivalente pour intervenir comme "consultant sécurité", après avoir longtemps décliné les sollicitations de la production.

L’après-C8 : un modèle économique en péril


Avant la disparition de C8, l’émission coûtait entre 12 000 et 13 000 euros par jour uniquement pour les chroniqueurs, soit environ 15 % du budget total. À l’époque, TPMP était vendu 125 000 euros à la chaîne, mais sa production nécessitait environ 80 000 euros par numéro.

Les écarts de salaires étaient notables. Tandis que certains touchaient plusieurs milliers d’euros, Danielle Moreau, souvent évoquée pour ses difficultés financières, ne percevait que 500 euros par passage, soit deux fois moins que des figures historiques de l’émission comme Jean-Michel Maire ou Valérie Bénaïm.

Depuis l’arrêt de C8 et la transition de TPMP vers les plateformes numériques, les cachets des chroniqueurs ont drastiquement chuté. Selon Jordan de Luxe, chaque intervenant facture désormais 330 euros par apparition, un montant loin des rémunérations d’antan. Reste à voir si un éventuel retour sur W9 permettra de renouer avec ces généreuses rétributions.

L’avocat de Cyril Hanouna et de H2O, Stéphane Hasbanian, a tenu à préciser que l’animateur n’intervenait pas directement dans les négociations contractuelles. Il justifie certaines irrégularités par des accords flexibles permettant d’adapter les affectations des chroniqueurs selon les besoins éditoriaux.

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