Né en Mauritanie et élevé au Mali, Abderrahmane Sissako étudie le cinéma à Moscou, sous la direction du cinéaste géorgien Marlen Khoutsiev. C'est à la croisée de ces trois lieux, dit-il, que l'esthétique de son cinéma prend sa source. Nourri de cultures diverses, cet intellectuel révèle son goût des rencontres dans ce carnet de voyage : humble, généreux et curieux des autres, il converse avec un policier malien cinéphile ou avec un jeune couple sino-africain. Son inspiration provient de ces moments précieux avec des personnages réels, qu'il met en lumière avec grâce dans ses films. Eternel nomade, il s'apprête aujourd'hui à tourner son cinquième long métrage en Chine, «Un pays cher à [son] imaginaire». De Moscou à Nouadhibou, de New York à Canton, ce portrait, riche d'extraits de films, dévoile la part intime et singulière d'un cinéaste indépendant.