Au milieu des années 2000, la capitale allemande est désormais à la mode : elle attire les jeunes créatifs, les start-up et les investisseurs. Quand la crise financière de 2008 atteint Berlin, c'est avec une conséquence paradoxale : avec leurs loyers encore modiques, ses immeubles à rénover attirent les spéculateurs de tout poil. Nouvel eldorado immobilier, la ville connaît un processus de gentrification fulgurant, dont les habitants paient chèrement le prix. Comme un symbole de cette folie spéculative qui menace de changer le visage de la ville, l'emblématique squat d'artistes Tacheles est racheté en 2014 par une banque d'affaires new-yorkaise, qui y installe bureaux et appartements de haut standing. Malgré un gel provisoire, les loyers ont explosé en dix ans, suscitant une fronde populaire contre l'appétit des promoteurs immobiliers.