Révélé dans "A bout de souffle" de Jean-Luc Godard, Jean-Paul Belmondo a vite fait le grand écart entre cinéma d'auteur et oeuvres populaires. Dès ses débuts, il n'aime pas être catalogué et recherche avant tout une liberté de ton et de mouvement. Contrairement à son rival Alain Delon, qui aime se concentrer avant chaque prise et qu'il affronte dans "Borsalino", en champion de la décontraction, il s'épanouit dans une ambiance amicale et potache. Ancien boxeur et sportif dans l'âme, il refuse de se faire doubler pour les cascades. Peu à peu, un Belmondo bondissant, intrépide et gouailleur inventé par Philippe de Broca, prend le dessus. L'acteur fraye avec le commercial, au point de faire de son nom un logo. Il revient sur le tard au théâtre dans "Kean", qui lui vaut une émouvante consécration.