En vingt ans, l'humanitaire est devenu un secteur économique à part entière, rentable et de plus en plus professionnalisé. Pour récolter des fonds, certaines associations ont recours aux méthodes modernes du marketing agressif : médiatisation des catastrophes, culpabilisation du public et autres procédés éprouvés. Pour exploiter le filon, des sociétés d'un genre nouveau proposent même des vacances «solidaires» souvent coûteuses, faisant appel à la conscience citoyenne de leurs clients. Mais cet engouement pour le tourisme humanitaire suscite les critiques de nombreux professionnels du secteur. Quant à l'action d'urgence des pouvoirs publics, nationaux ou européens, elle connaît ses propres limites. Des milliards d'euros sont mobilisés, pour des résultats parfois peu visibles. Enquête sur les dérives en tout genre de l'humanitaire.