La guerre de la Russie en Ukraine a aussi rebattu les cartes de la géopolitique mondiale dans le domaine de l'énergie. La complaisance d'une partie des États européens à l'égard du régime de Vladimir Poutine, premier exportateur de gaz en Europe, s'explique en premier lieu par la proximité de leurs intérêts géostratégiques. Depuis la mise en service, en 2012, du projet de gazoduc Nord Stream 1, reliant la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique, Berlin a accru cette dépendance, marginalisant ainsi l'Ukraine, jusqu'alors principal pays de transit des hydrocarbures russes vers l'ouest. En 2018, un deuxième projet est lancé : Nord Stream 2. Ce n'est qu'à l'aube de l'invasion russe, le 24 février 2022, que le gouvernement d'Olaf Scholz a interrompu la construction du gazoduc.