Dans l'intimité d'une cuisine, un homme raconte à un autre l'enlèvement de son frère, sa fuite avec leurs parents, la douleur muette de ces derniers. Une femme, marchant au bras d'un jeune compatriote, détaille les visites incessantes dans les cimetières pour identifier les corps suppliciés. Un artiste recueille les souvenirs émus de plusieurs personnes pour immortaliser les derniers instants partagés avec leurs proches séquestrés. Entre 1960 et 1996, la guerre civile et la répression sanglante menée par la dictature au pouvoir ont causé 200 000 morts et 45 000 disparus au Guatemala. Seize ans après les accords de paix, la Cour interaméricaine des droits de l'Homme, saisie par des familles, a condamné l'Etat, entre autres mesures de réparation, à financer et diffuser un film sur les disparus.