Cinquième long métrage d'Andreï Zviaguintsev, "Faute d'amour" met en scène Genia et Boris, en plein divorce, qui, par négligence, perdent la trace d'Aliocha, leur fils. A travers cette tragédie, le cinéaste tire un portrait au vitriol de la Russie de Poutine, montrant une classe moyenne qui se déshumanise à force de consumérisme et de traditions étouffantes. S'il admet avoir choisi un cas extrême, avec ce couple ravagé par la haine, le cinéaste s'est aussi inspiré de faits réels. La disparition de cet adolescent lui permet de dénoncer l'inertie de l'Etat, qui abandonne les familles à leur triste sort, alors que, chaque année, 120 000 personnes disparaissent en Russie.