L'Allemagne, pays au coeur de toutes les questions identitaires, a été, en 45 ans d'histoire, transfigurée par la fin du nazisme, la séparation traumatique en deux camps et les soubresauts d'une réunification soudaine. Pour Bernhard Schlink, écrivain, le rôle de la littérature d'après-guerre a consisté à redonner la parole à une génération mutique, confrontée à l'horreur. La suivante est habitée par le poids de l'héritage, à l'image de Christoph Hein et Wladimir Kaminer. Leur travail combat ceux qui épurent l'histoire allemande. Pour Emine Sevgi Özdamar, auteure d'origine turque, les mots raniment les morts et les restituent dans leur relation intime avec l'histoire. Ces quatre écrivains croisent leurs regards sur un pays en quête perpétuelle de sens et de redéfinition.