Juan Goytisolo, installé à Marrakech depuis quatorze ans, a très tôt «choisi l'exil comme mode de vie», révolté contre les mensonges du franquisme. Ce Catalan aime à dire que sa seule patrie est la langue castillane. Ses cadets, Bernardo Atxaga et Manuel Rivas, enracinés dans des cultures alors interdites d'expression, au Pays basque et en Galice, étaient proches de leurs 20 ans quand le vieux dictateur s'en est allé. Tous trois ont en partage une farouche détestation de cette Espagne «enchaînée» par le nationalisme, la religion, la peur, et si longtemps «confisquée» à «ses» peuples. Carmen Castillo, elle, évoque les figures de Lorca et de Goya, juxtapose des séquences d'archives, extraits de films et reportages, de la grâce d'une danse de rue d'antan à des manifestations d'aujourd'hui.