La communauté scientifique est unanime : d'ici 2050, la résistance aux antibiotiques causera dans le monde une mortalité plus élevée que le cancer. Dans cette course contre la montre à la recherche d'alternatives, les regards se tournent vers une ancienne pratique thérapeutique : la phagothérapie. Découverte il y a plus d'un siècle par le microbiologiste Félix d'Hérelle, elle consiste à se servir de bactériophages, ou virus phages, des prédateurs naturels des bactéries qui présentent l'avantage de préserver le microbiote par leur action spécifique. Utilisée avec succès contre la peste ou la dysenterie, la phagothérapie a sombré dans l'oubli dans les années 1940 avec l'émergence des antibiotiques à large spectre. Une dynamique est en marche pour réintégrer les virus phages dans la pharmacopée officielle.