Au milieu du XVIIIe siècle, dans les Balkans, récemment passés sous le joug des Habsbourg, d'inquiétantes rumeurs sont colportées : des villageois ont déterré une trentaine de cadavres qui, plus d'un an après leur mise en terre, ne portent nulle trace de décomposition. Échappant aux lois divines, ces morts revenus hanter les vivants subissent alors les traitements autrefois réservés aux sorcières : le pal, la décapitation ou le bûcher. Informée de ces pratiques de "magie posthume", contraires à l'esprit des Lumières autant qu'à la foi catholique, l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche charge, en 1755, son médecin personnel et conseiller, le Hollandais Gerard van Swieten, d'enquêter sur place sur les origines de ces superstitions.