Par son oeuvre, notamment son roman «La Marche de Radetzky», Joseph Roth (1894-1939) compte parmi les chroniqueurs les plus lucides de l'Europe de l'entre-deux-guerres. En 1926, en tant que reporter, il accomplit un voyage de plusieurs mois dans la jeune Union soviétique. Comme de nombreux intellectuels, Roth part pour l'URSS plein d'espoir et de curiosité. De Moscou à Saint-Pétersbourg, Astrakhan et Bakou, il prend le pouls du nouveau quotidien soviétique. Sa plume acérée, au ton romanesque, brosse des tranches de vie. Il décrit un pays très religieux, et analyse les changements qui s'opèrent dans la communauté juive. Il note aussi l'industrialisation à marche forcée et l'embourgeoisement de certains milieux et peu à peu, l'enthousiasme va se muer en cruelle désillusion.