Novembre 2021. C'est un scénario que personne n'aurait envisagé : avec une audace confinant au geste de défi, Seïf al-Islam Kadhafi, le deuxième fils du dictateur lynché à mort le 20 octobre 2011, se présente à l'élection présidentielle dans son pays. Poursuivi par la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité et sous le coup de plusieurs condamnations en Libye, cet étrange héritier, né en 1972, qui a grandi dans un clan obsédé par les complots, reste une énigme. D'abord perçu comme un réformateur, cet ancien play-boy, qui a étudié en Europe, apparaît de fait comme le "réparateur" des atrocités de son père, indemnisant notamment les familles des victimes de l'attentat de 1989 contre l'avion DC-10 d'UTA. Mais il bascule lors du Printemps arabe jusqu'à incarner la répression sanglante du tyran de Tripoli.