Rapatrié d'Allemagne en 1918 et retrouvé amnésique sur un quai de la gare de Lyon, Anthelme Mangin a ensuite vécu d'asile en asile, avant de mourir seul et délaissé à l'hôpital Sainte-Anne en 1942. Son cas n'est pas unique. Il devint dans l'entre-deux-guerres le symbole vivant de la tragédie qu'avait vécue toute une génération entre 1914 et 1918. Réclamé par de nombreuses familles qui voulaient voir en lui le fils, le père ou le frère porté disparu dans l'enfer des tranchées, surnommé «le soldat vivant inconnu», il inspira également le «Siegfried» de Jean Giraudoux et le «Voyageur sans bagage» de Jean Anouilh.