En République tchèque, 28 pour cent des enfants roms sont toujours scolarisés dans des écoles pour déficients mentaux, malgré la condamnation de la Cour européenne des droits de l'homme. Aujourd'hui, la situation des Roms est pire dans les Etats membres que sous le communisme. L'Union européenne a pourtant investi des milliards d'euros pour faciliter l'intégration de cette minorité, sans changement notable. Alors qu'en France on l'expulse et on lui dénie toute possibilité d'intégration, à Berlin, la communauté rom – aussi nombreuse que sur le territoire français – semble trouver une place dans la société allemande. Comment expliquer une telle différence ? Entre aberrations politiques et montée des populismes, cette population stigmatisée symbolise l'histoire d'une Europe qui se fissure.